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13/05/2007

Poursuivie

Bon, c'est vrai, à Marseille, c'est pas facile d'y échapper. Mais pourquoi faut-il qu'il y ait toujours des fans de foot parmi mon voisinage?

Quand j'étais gamine chez mes parents (donc ça date de plus de 30 ans, voire même plus de 40), c'était mes voisins du dessus. Dès qu'ils ont eu la télévision, à chaque retransmission de match, c'était les hurlements et tapage de pieds par terre à chaque but.

Actuellement ce sont mes voisins du dessous. J'ai pas les chocs des pieds, mais j'ai les hurlements. C'est bien simple: je sais quand il y a un match de l'OM et je sais tous les buts de l'OM qui sont marqués. Sans avoir regardé, hier soir, je sais qu'ils ont marqués deux buts et aussi, vu le calme après, qu'ils n'ont pas gagnés.

Commentaires

Ça le rappelle le foot à Saint-Étienne quand j'étais gamine... Je ne m'intéressais pas du tout au foot, mais c'était la "grande époque" des Verts, quand ils gagnaient tout. Alors, sans que je sache comment, je connaissais les noms de tous les joueurs ; la ville baignait tellement dans le foot qu'il n'y avait aucun moyen d'y échapper.

Ma chambre donnait dans une cour intérieure, et bien sûr, chez moi, mes parents ne regardaient pas les matches. Mais je savais exactement ce qui se passait. Avant le match, les gens allaient au stade en chantant "Les-Verts" (flap flap flap, répondaient les claquements de mains), "Le-Bayern" (pof pof pof, enchaînaient les bras d'honneur). Et après c'était silence sur la ville. De ma chambre, j'avais l'impression qu'on pouvait toucher ce silence. J'avoue que c'était vraiment prégnant. Quant un but était marqué par les Verts, tout Saint-Étienne se mettait à hurler ; ça me donnait la chair de poule. Si c'était l'adversaire qui était menaçant, montait une clameur sourde et douloureuse... Et entre chaque action, ce silence palpable.
À la fin du match, si les Verts avaient gagné, c'était le délire. Les supporters remontaient la Grand-Rue (où j'habitais) en chantant, et il y avaient les klaxons des voitures qui chantaient La Cucaracha ou Le Pont de la Rivière Kwaï... ;-) Si les Verts avaient perdu, la nuit était triste, les voitures passaient sans klaxonner et, au plus, on entendait quelques débuts de bagarres entre supporters éméchés. Il n'y avait pas la violence qui règne aujourd'hui.

Finalement, ces soirs de match, c'est un bon souvenir. Il y avait vraiment une émotion qui était partagée par toute la ville, mais je crois qu'il n'y a qu'à Saint-Étienne que l'on pouvait vivre ça avec cette intensité-là. Probablement parce que la famille Guichard, qui dirigeait Casino (les supermarchés), employait au moins un membre de chaque famille, et que tous les enfants stéphanois jouaient au foot en rêvant probablement d'aller courir un jour dans le "chaudron", le stade Geoffroy-Guichard. Il y avait un lien presque familial entre les Stéphanois, la famille Guichard, et l'équipe des Verts. C'était très spécial, et ça n'existait qu'ici. Alors quand il y avait un match, c'était vraiment très fort, et ça allait au-delà du foot. Moi, môme, j'étais très perméable à cette sorte de "communion" qui ne me concernait pas mais qui était tellement émouvante que personne doté d'un p'tit cœur ne pouvait ignorer.

Et puis bon, ça s'est perdu... Jusqu'à la Coupe du Monde 98. C'est la seule fois que j'ai suivi un match, j'étais sur la place Jean-Jaurès (dans l'appart' d'une copine dont les fenêtres donnaient pile sur l'écran géant, juste au-dessus de la foule). Et ce fut l'un des moments les plus forts de ma vie. Freddy avait six ans à l'époque, et il s'en souvient très précisément. Je crois que pour lui, c'est aussi un souvenir qu'il gardera toute sa vie. Saint-Étienne s'est réveillée ce soir-là et a retrouvé tous ses réflexes, tous les gens s'aimaient, se souriaient, se parlaient, c'était phénoménal. Il fallait être là à ce moment-là pour vivre ça. Ça ne s'est pas passé comme ça dans les autres villes.
Après le match, je crois que tous les habitants sont descendus dans la rue pour rejoindre la place Jean-Jaurès. C'était absolument indescriptible ; une marée humaine venant remplir la place qui pourtant semblait déjà pleine à craquer, et pas le début du commencement d'un geste agressif ou d'un éclat de voix... Juste des dizaines de milliers de gens qui voulaient partager quelque chose.
Et le lendemain, le spectacle était vraiment surréaliste. La mairie avait décoré les places principales de la ville avec beaucoup de fleurs en pots, notamment d'énormes géraniums. Pendant toute la durée de la Coupe du monde, les fleurs n'ont pratiquement pas été abîmées. Déjà ça, c'était beau. Mais au lendemain de la finale, les gens ont emmené les fleurs chez eux. Ce n'était pas du tout du vandalisme, bien au contraire. On se serait crus dans une autre dimension. Les gens partaient tranquillement avec un pot de fleurs sous le bras, et les agents municipaux, les CRS, la police aidaient les personnes âgées à porter leurs fleurs... Certains avaient des petits chariots pour emmener les pots (les petits chariots que prennent les vieilles dames pour faire les courses). J'ai vu les gens se répartir les fleurs, s'aider à les emmener. Un spectacle incroyable. Ça a duré une heure, deux peut-être. Comme dans un rêve.

Je ne pense pas que je reverrai un tel spectacle un jour. Et celui-là, je le dois au foot... Je trouve ça joli, et ce souvenir m'est vraiment très précieux.

Et donc c'est pour ça que ça fait 15 pages que je vous tanne... ;-)))

DB_c'était_la_séquence_nostalgie.

Écrit par : DBardel | 13/05/2007

Jolies évocations. Ici c'est beaucoup moins sympa.

Pour 1998, moi aussi j'ai regardé la finale et pourtant Dieu sait (s'il existe ;o)) ) que le foot je n'aime pas du tout, mais celui là de match, je crois que peu de français ne l'ont pas regardé ce jour là.


UMA

Écrit par : Umanimo | 14/05/2007

Bon, ben j'ai pas regardé ce match de 1998 ...mais ch'uis pas française, ceci explique sans doute celà.

Pour ma part, le foot: non merci, j'ai donné! 4 frères ...ça calme définitivement! J'vous explique pas la joie quand mon gamin, en âge de commencer m'a dit : non pas envie, j'aime pas trop ça!

La seule fois où j'ai apprécié le foot, c'était en juin 1986, lors de la Coupe du Monde au Mexique. Je passais alors mes examens de fin de formation pour mon métier. 2 semaines assez intenses, vous imaginez!
Et bien ... grande chance, tous nos experts étaient passionnés de foot et suivaient les matchs jusqu'à très très tard dans la nuit, pour ne pas dire tôt le matin. Du coup ils avaient l'esprit dans le cirage, et nos oraux se sont quasiment tous passés avec des experts somnolents en haut des auditoires ... et de très bonnes notes en fin d'examens! ;-))))

Biz

Annick

Écrit par : Aquar-elle | 14/05/2007

Aquar-elle: voila un avantage du foot auquel je n'aurais pas pensé.


UMA

Écrit par : Umanimo | 15/05/2007

Venge-toi.
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Écrit par : quintescent | 19/05/2007

Les commentaires sont fermés.