20/09/2007
La traversée du Rubicon
Mes vacances d’enfant et même d’adolescente, jusqu’à l’âge adulte il n’y a pas si longtemps se sont toujours passées dans un petit village, un hameau plutôt, des Pyrénées Orientales.
Là se trouvait la maison familiale de ma mère et jusqu’en 2000, année où elle l’a vendu j’y suis allée presque chaque année y passer de une à quatre semaines.
En contrebas de ce hameau, il y a un barrage, construit dans les années 30. Mon grand-père a participé à sa construction en tant que maçon.
Cette retenue d’eau est alimentée essentiellement par l’Aude à ses débuts.
Une année, j’avais 20 ans à peu près, ils ont vidés entièrement le barrage. Probablement pour des travaux sur le mur et peut-être aussi nettoyer un peu la vase qui s’accumule. C’était curieux de voir cet endroit que je voyais habituellement couvert d’eau et qui n’était plus que couvert de vase. A milieu coulait l’Aude, ayant retrouvée son lit.
On voyait encore les limites des anciens champs par des alignements de cailloux.
Il me pris l’idée un jour d’aller au gros village qui se trouve à 5 km de là, non en passant par la route, mais en traversant la plaine, ce qui raccourcissait pas mal la balade.
J’ai commencé à patauger dans la boue qui par endroit n’était pas tout à fait sèche. Puis je me suis retrouvée devant la rivière à traverser. Elle était assez large, mais peu profonde.
J’ai enlevé mes chaussures et retroussé mon pantalon en me disant que ce serait facile.
L’eau m’arrivait environ à la moitié des mollets, ce qui est peu. Mais le problème c’est qu’elle était froide, très froide et surtout le courant était très rapide et le fond tapissé de grosses pierres.
Ce fut un moment d’angoisse, à me demander si j’arriverais de l’autre côté sans tomber dans l’eau et être emportée, tant la force du courant était importante, poussant sur mes jambes. J’avançais chaque jambe avec précaution, posant le pied le plus sûrement possible avant de pouvoir soulever l’autre jambe et recommencer.
De l’autre côté c’était un bourbier où j’ai pataugé longtemps avant de pouvoir m’en sortir.
Je n’ai pas parlé de mon aventure à mes parents ni ce jour là ni depuis. Il y a des choses dont on préfère ne pas se vanter.
11:07 Publié dans Je me souviens | Lien permanent | Commentaires (10)
Commentaires
Ah oui j'imagine très bien l'angoisse...
Et le silence ensuite..
Écrit par : Lanfeust55 | 20/09/2007
Lanfeust: c'est le genre d'expérience qui sert de leçon. Je me suis ensuite toujours méfiée des cours d'eau qui ont l'air de rien.
Mais on peut avoir ce genre de mésaventure (avoir du mal à se dépatouiller d'un lieu qui a l'air tranquille) ailleurs.
J'ai également le souvenir d'une balade aux alentours de Marseille où, pour couper aussi et aller plus vite, je me suis retrouvée dans une forêt d'argelas. Pour ceux qui ne connaissent pas, ce sont des buissons épineux et même très épineux. En fait ils sont exclusivement composés d'épines. En croiser sur un chemin n'est déjà pas drôle, mais se frayer un passage dans un endroit où il n'y a que ça, surtout en short et manches courtes, c'est carrément l'horreur.
UMA_il_m'en_est_arrivé_des_aventures!
Écrit par : Umanimo | 20/09/2007
Uma, oui, et je trouve admirables ces cas où l'expérience sert de leçon! C'est que le Surmoi est à maturité. ;-)
PS le bon sens aussi, bien sûr, c'était juste pour rire.
Écrit par : Ardalia | 22/09/2007
Une montagnarde de Puyvalador ?
C'est pas grave, tu aurais été adoptée par la famille de crocodiles qui vit au bord du marigot.
Écrit par : quintescent | 23/09/2007
Jolie description du cours de l'Aude ici:
http://perso.orange.fr/limoux/rue7.htm
Écrit par : quintescent | 23/09/2007
quintescent: raté, le mien (de village) il est en face. Si tu trouves son nom, je te paye le voyage jusque là bas.
Sympa le texte que tu as mis en lien.
UMA
Écrit par : Umanimo | 23/09/2007
Jolie blog, merci !
Écrit par : chantilly | 24/09/2007
chantilly: merci! Je n'arrive pas à aller sur le site qui est en lien sur ton nom.
UMA
Écrit par : Umanimo | 24/09/2007
Réal ? Odeillo ? Villeneuve ?
Quant au voyage, je ne vais pas souvent dans le Capcir, mais plus fréquemment dans la Salanque et la plaine du Roussillon.
Ca doit être à ma portée.
Écrit par : quintescent | 24/09/2007
Odeillo de Réal en effet. Gagné!
Je n'y suis pas retournée depuis 2004. Mais j'espère pouvoir y aller en été 2008. Enfin pas à Odeillo, mais à Formiguères où j'ai de la famille.
UMA
Écrit par : Umanimo | 24/09/2007
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