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25/09/2007

Youki, Youkette et compagnie

De l'âge de 4 ans à celui de 25 ans, j'ai vécu au même endroit, un appartement dans un immeuble construit en 1960, puisqu'il était tout neuf quand nous y sommes arrivés.

Mes voisins étaient un couple de vieux. Je ne sais quel âge ils avaient à notre arrivé, mais je pense dans les 60 ans, puisque 25 ans après la femme avait dans les 85. A mes yeux de fillette c'était un âge déjà canonique. Lui était à la retraite (il devait être un peu plus vieux que sa femme) et elle n'avait jamais travaillé.

Il était grand et maigre, très courbé et souffrait d'hémophilie. Je l'ai d'ailleurs vu partir plusieurs fois avec les pompiers à cause de ça.

Elle était petite et menue, une souris. Elle mettait une épaisse couche de fond de teint et de poudre pour replâtrer son visage ridée et je détestais lui faire la bise.

Il avaient un chien ou plutôt des chiens, toujours les mêmes, des loulous de Poméranie. Ils s'appellaient tous Youki. Dès qu'un mourrait, ils en rachetaient un autre et ils lui donnaient le même nom. Une fois ils ont eu une chienne et ça a été Youkette. Il m'est arrivé d'aller promener ces horreurs et je n'étais pas spécialement fière de le faire. Ce poil blanc, long, était toujours sale surtout vers l'arrière où les déjections s'accrochaient parfois.

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Voici une photo trouvée sur le net. Dans mon souvenir le poil était plus long, mais peut-être en existe-t-il plusieurs sortes. 

Chez eux, ça sentait le renfermé, le chien pas propre et la poudre de riz dont elle se couvrait. Il m'arrivait de devoir y aller une heure ou deux lorsque j'avais oublié mes clefs (ce qui m'arrivait souvent) et que je me retrouvais à la porte de chez moi.

Les trois pièces étaient pleines comme un oeuf de meubles et de bibelots, on avait peine à s'y bouger. Ils avaient une horloge qui sonnait Big Ben tous les quart d'heure.

Lorsque je fus un peu plus grande, à l'adolescence, le vieux mourrut.

Le vieux avait un frère célibataire qui habitait dans l'Ariège. Il vint pour l'enterrement et logea chez la vieille. Il resta quelques temps, puis tous les deux décidèrent que ce serait mieux de réunir leur solitudes. Ou plutôt le frère pensa qu'il faisait ainsi une bonne action en tenant compagnie à sa belle-soeur.

Ces deux personnes ne s'entendaient pas. Elles passaient leur temps à se disputer et nous prenaient chacune comme confidents de leurs conflits. Chacun estimant que l'autre avait sale caractère et était impossible à vivre.

Quand il en avait trop marre le beau-frère retournait chez lui dans l'Ariège. Puis il revenait et ça recommençait.

Je ne sais pas comment ça s'est terminé. Nous avons quitté cet appartement et perdus de vue les voisins. 

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