Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/10/2007

Le club des cinq

Ils étaient cinq à se réunir tous les soirs, pour sortir leurs toutous et refaire le monde.

Paulo, homme d’une soixantaine d’années, à la retraite. Le verbe haut, pète sec. Une forte personnalité, mais le cœur sur la main. Une femme handicapée, c’est lui qui s’occupe de tout : la maison, la maison de campagne, il part parfois pêcher sur sa barcasse. Un Marseillais pur jus. Il promène une chienne épagneul breton, un peu obèse comme souvent ces chiens quand ils vieillissent.
André, même âge à peu près, retraité aussi, venant de la Guadeloupe. Discret, peu bavard. Une femme adorable. Il promène un coller écossais.
Da Silva (on ne l’appelle pas par son prénom, va savoir pourquoi), à peine plus jeune. Grande gueule et peu d’esprit. Toujours à assener des vérités pas toujours très exactes et donner des conseils pas toujours très bons. Il appelle ma fille « la sauterelle ». Une femme gentille et effacée. Il promène un grand chien noir dont je n’ai jamais su la race.
Thierry, la trentaine. Timide, gentil. Il est le seul à ne tutoyer personne, malgré les demandes réitérées de ses compagnons de « promenade ». Il est affecté d’une femme dépressive et d’un fils difficile. Il promène deux caniches, un vieux gris rhumatisant et une toute jeune chienne crème.
Et puis mon mari, la cinquantaine, promenant notre chienne croisée caniche, gentille, mais aboyeuse. D’ailleurs, parmi ces cinq chiens on n’entend qu’elle.
Puis autour de ce « noyau dur » gravitent d’autres personnes. Un employé de la RTM, au crâne lisse comme un oeuf qui promène un bouledogue français. Un autre, qui a toujours vécu dans le quartier, qui a le même prénom que mon mari et promène une minuscule petite chienne aux pattes fines comme des allumettes.

Et puis le club des cinq prit du plomb dans l’aile.

Le premier à partir ce fut Paulo. Un été il dû rentrer de la campagne pour des douleurs au ventre. En trois mois un cancer des intestins l’emportait.
Puis, la femme de André eut un accident mortel et André préféra rentrer chez lui à la Guadeloupe.
Da Silva dû faire piquer son chien, vieux et malade.
Et mon mari qui avec la maladie déserta d’abord de plus en plus souvent le petit groupe, pour s’en aller lui aussi après trois années de souffrances.

Le club des cinq s’est dissout. Il ne reste plus que Da Silva que je croise rarement et qui me demande des nouvelles de « la sauterelle ». Thierry que je vois de temps en temps quand je sors la chienne. Et celui qui a la toute petite chienne qui me raconte comment était le quartier avant, quand il était enfant.

On ne voit plus le soir ce groupe d’hommes entouré un ballet de chiens qui refaisait le monde pendant une bonne demi heure, trois quart d’heure, après le souper et avant le film du soir.
 
(les noms et prénoms ont été modifiés) 

Commentaires

la vie défile... curieusement, je trouve cela bien.

Écrit par : Lanfeust55 | 30/10/2007

Je connais surtout le Club des 5 , d'Enid Blyton, dans la Bibliothèque rose.

Écrit par : Tietie007 | 30/10/2007

Lanfeust: oui, rien n'est immuable, mais il y a des choses, on aimerait bien qu'elles durent un peu plus longtemps.


UMA_qui_est_en_manque_de_cette_période

Écrit par : Umanimo | 30/10/2007

Tietie: c'est bien sur la référence qui a inspiré mon titre.


UMA

Écrit par : Umanimo | 30/10/2007

Ouais. Une grosse bise. Pis deux, tiens.

Écrit par : Ardalia | 30/10/2007

Les commentaires sont fermés.