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26/11/2007

Colère

J’ai un caractère colérique. C’est un fait. Je l’ai toujours eu. Mélange de Bélier (le feu !) et de Gémeau (l’air !) peut-être. Quand on souffle sur le feu ça fait quoi ? Broufff ! Une flamme encore plus haute.
Bon, je ne vais pas m’interroger sur le pourquoi de ce caractère. Il est là, faut que je fasse avec. Pas toujours facile.

Mais depuis la mort de mon mari, la colère est encore plus là, elle est permanente. Je la sens bouillonner en moi comme le méchant bouillon vénéneux d’un chaudron de sorcière.
Si bien que le moindre incident dans ma vie la déclenche plus facilement encore qu’avant. Le peu de patience que j’ai s’épuise plus vite. J’explose plus rapidement dans des situations où je savais encore me maîtriser il y a un an.

Deux exemples, un qui date de cet après-midi. Je dois aller faire faire la vidange de ma voiture et la faire réviser (un voyant est resté allumé samedi et ça m’inquiète un peu, même s’il s’est éteint dimanche). Pour ça il faut que je passe par Toyota car elle est encore garantie.
Or j’ai déjà pu tester le garage Toyota où je l’ai acheté et qui est le plus près de chez moi : ce sont des nuls comme ça devrait pas être permis.
Donc tentative de prendre un rendez vous par téléphone cet après-midi. Je passe le nombre de coup de fils avant que ça réponde une première fois. La secrétaire : « ah, pour ça il faut appeler l’atelier, mais là, c’est pas possible, rappelez les un peu plus tard ». J’ai la présence d’esprit de lui demander le numéro direct (déjà, elle, ne l’a pas eu, no comment). Bon, je passe aussi le nombre de coup de fils pour avoir l’atelier. Je sors mon petit speech quand quelqu’un me répond. « Ok dit-il, je vous passe la secrétaire pour prendre rendez vous ». Ca sonne infiniment sans répondre. Je raccroche au bout de 7 minutes.
Nouvelles tentatives pour appeler un coup la secrétaire, un coup l’atelier. Impossible de les avoir. Finalement je laisse sur le répondeur un message où je les traite de tous les noms. En fait, non, je n’ai pas été grossière. Je leur ais simplement dit qu’ils n’avaient apparemment pas besoin de clients. Que j’allais chez eux parce que je ne pouvais pas faire autrement à cause de la garantie, mais que dès que je pourrais, je leur dirais « ciao » et avec plaisir.
Bien que j’ai laissé mon nom et mon numéro, je ne pense pas qu’ils me rappellent. Il y a un autre garage Toyota à Marseille, beaucoup plus loin, mais je vais essayer de les contacter. Qui sait ils seront un peu moins nuls peut-être ?

Un autre d’il y a quelques semaines. La pharmacie où je me sers d’habitude est juste dans la cité à côté de chez moi. Déjà il y a quelque temps, ils avaient oublié de passer la commande de mon ordonnance. Quand je suis allée la chercher, évidemment il n’y avait rien de ce dont j’avais besoin. J’ai déjà piqué une bonne colère et ils se sont empressés de passer la commande immédiatement et une des employé est venue chez moi me la porter à domicile.
Là, l'incident de trop, le matin, je fais un détour en allant au boulot et je laisse l’ordonnance dans la boite qu’ils ont dans la devanture en me disant : « comme ça, ce soir, je n’aurai qu’à passer et récupérer le tout ». Le soir : rien. Ils n’avaient même pas ouvert la boite et mon ordonnance y était toujours. « OK, je fais, rendez la moi, je vais ailleurs » et je n’y ais plus remis les pieds.

Enfin, tout ça pour dire que je n’aurai jamais fait ça, il y a un an. J’aurai ravalé ma colère et puis c’est tout.

Ou bien est-ce tout simplement que je n’en ai plus rien à faire de ce que les gens pensent de moi et que je fais ce que j’aurai bien aimé faire il y a longtemps, mais que je n’osais pas faire ?

Commentaires

Pour moi cela veut surtout dire que tu n'as pas assez de satisfaction dans ta vie et que dès lors un rien est comme une goutte d'eau.. c'est trop!!

Écrit par : Lanfeust55 | 26/11/2007

Je ne sais pas bien mais il me semble qu'avec le temps qui passe, on supporte de moins en moins les petits actes idiots, sans gêne, irrespectueux, impolis... de la vie de tous les jours. Devenir zen est difficile ! Faut-il s'y essayer ?

Écrit par : olaf | 27/11/2007

lanfeust: je ne sais pas. Il faudra voir quand ma vie s'améliorera si mon indulgence reviendra.

olaf: je crois que tu as raison. En vieillissant, je deviens de plus en plus misanthrope et pessimiste aussi.


UMA

Écrit par : Umanimo | 27/11/2007

Ben, moi j'y vois à la fois du plus et du moins. Oui, pas assez de satisfaction, mais oui, détachement de l'opinion d'autrui, et ça, c'est bien.
L'épisode qui me plait le plus, c'est le deux, où tu obtiens ce que tu voulais. Je crois que c'est l'objectif. La colère n'est pas un manque de respect que tu aurais envers les gens, puisque ce sont eux qui se mettent en défaut, qu'ils assument d'être mis face à leur incompétence.
Moi, j'ai plein de problèmes avec mon agence de location, pareil, une bande de branleurs complets et j'ai appris qu'ils ont renvoyé la seule personne qui prenait un peu soin des clients... Mais c'est chiant de se battre. Il faut profiter de la colère pour avancer!

J'ai remarque aussi, et excuse-moi ma franchise, que les gens pensent "bons gros", qu'ils s'imaginent que les personnes fortes sont gentilles et lâches. S'ils se montrent irrespectueux, il ne faut pas les laisser faire. Sérieux, je l'aime bien, ta colère, elle me parle de grandir, de s'afranchir et de s'affirmer! :-)

Écrit par : Ardalia | 27/11/2007

Merci Ardalia.

C'est vrai que c'est chiant de se battre, mais, au fur et à mesure des années, je me suis rendue compte que ce sont les gens qui osent gueuler qu'on finit par respecter.
Une juste colère (il ne s'agit pas de se plaindre de tout non plus et d'insulter encore moins) ne doit pas être refoulée. Elle fait mal à la personne qui refoule et, comme tu le dis, si on ne la sort pas, on ne met pas les gens en face de leur incompétence et on se fait marcher dessus.

Je reviens aussi sur l'expression "bons gros". C'est vrai que les gens ont des clichés dans la tête par rapport à ton physique (gros = bon et mou, blonde = stupide, etc.).

J'ai un souvenir qui m'est resté de mes 12 ans. A l'époque j'étais déjà rondelette. C'était la première année que je suis allée en colonie de vacances (un cauchemar entre nous, j'ai détesté ça). Un jour un garçon a dit à un autre qui me cherchait des crosses (je m'étais déjà battu à plusieurs reprises avec lui, il arrêtait pas de m'em***): "tu vas la laisser tranquille, maintenant". J'ai été étonnée d'être ainsi défendue. Alors il m'a dit en confidence: "tu sais, quand je t'ai vu, j'ai pensé que tu étais molle et inintéressante, comme toutes les grosses, mais finalement, je me suis aperçu que ce n'était pas vrai".
C'était flatteur pour moi, mais montrait à quel point on a des idées reçues sur les gros.

UMA

PS: au fait pour ma voiture, j'ai finalement téléphoné au Toyota d'Aubagne qui se trouve pas très loin de chez moi et ils ont l'air super. J'ai appelé une seule fois, j'ai eu qq'un tout de suite. Il m'a demandé mon nom, mon numéro de tel, car les gars de l'atelier étaient occupés. Et ceux ci m'ont rappelé très peu de temps après. J'ai un RdV pour vendredi prochain.
Elle est pas belle la vie!

Écrit par : Umanimo | 27/11/2007

:-)) Ouééé!

Tiens, je raconte aujourd'hui un des très rares épisodes ou j'ai été molle et inintéressante! :-)

Il faut dire aussi, qu'en tant que filles, nos colères ont été découragées, ce n'est pas féminin... Raison pourquoi nous ne savons pas la gérer et préférons le plus souvent refouler. Vive l'indépendance! ;-)

La colo, quelle horreur!!! J'ai bien connu aussi.

Écrit par : Ardalia | 27/11/2007

Hello,

Je pense simplement que la moitié du monde semble faite pour e**erder l'autre.

La question à 100 sous est : pourquoi sommes-nous toujours dans la mauvaise moitié ??????

Après va t'étonner qu'on pique des colères! Non mais!!!

Biz

Aquar-elle ;)

Écrit par : Aquar-elle | 28/11/2007

La colère, je l'ai vécue 10 ans, aux côtés de mon premier mari. J'étais sans cesse en rage, contre tout, contre tous, contre ce fichu pays où l'on m'avait embarquée et où tout me paraissait nul, inepte, retardé, tiers-mondiste, contre ce mari, machiste, inutile, de violence verbale inouïe, contre mes enfants...
Mais je n'ai compris ma colère que lorsque je me suis rendue compte que mon boulot était mon seul havre de paix (je donnais des cours de français à l'époque) et que ma rage montait peu à peu au fur et à mesure que je rentrais à la maison, où tout allait recommencer, colère, cris, ritournelle...

Ma colère a disparu lorsque j'ai quitté cette maison, ce mari et même les enfants (douloureusement) pendant quelques semaines, pour reconstruire quelque chose d'autre ailleurs. Les enfants m'ont heureusement rejointe ensuite.

Aujourd'hui, les années ont passé, j'ai un compagnon merveilleux, des enfants qui ont compris parce que nous avons beaucoup parlé.

Mais la colère est toujours quelque part, sous forme de boule, mais juste dans un souvenir qui s'estompe.

Écrit par : Pomme | 28/11/2007

J'ai longtemps été colérique. Explosive. Mais plus maintenant. À force de devoir serrer les dents, je suis devenue très froide, très raide et insensible. Rien ne me touche, et quelle que soit la situation je reste de marbre. Par contre, ça me donne la force de dire son dû à qui je veux. Je pense que c'est ce qui m'a permis de tenir tête quand on a voulu me licencier.

Mais franchement, je préfèrerais revenir en arrière et péter les plombs pour des choses qui n'en valaient souvent pas la peine. Quand je pouvais éclater de colère, je savais aussi éclater de rire ou éclater en sanglots. Maintenant, je blagouille un peu mais je ne ris pas souvent, et je ne pleure jamais. Eh ben c'est vraiment pas marrant. Je me fais l'effet d'être un serpent.

La colère, tant qu'elle ne détruit pas celui ou celle qui la porte, n'est qu'une façon parmi d'autres d'exprimer des sentiments. C'est une preuve de vie, c'est salutaire.

DB_qui_se_fait_un_peu_peur_parfois

Écrit par : DBardel | 28/11/2007

Je vois que le sujet fait cliqueter les claviers! ;o))

Ardalia: je suis allée lire. J'ai aussi des souvenirs pas très reluisants de mon enfance, mais pour l'instant j'ai juste le courage de les garder pour moi.

Aquar-elle: toi aussi tu as remarqué qu'on est toujours du mauvais côté, celui des emmerdés?

Pomme: il est certain que face à un compagnon qui vous pourrit la vie, la colère peut être une réaction et comme le dit DB, c'est une preuve de dynamisme. Il vaut mieux ça que l'enfermement en soi et la dépression, voire la culpabilité pour certaines femmes (s'il n'est pas gentil avec moi, c'est que je ne dois pas faire ce qu'il faut, je suis coupable).

DB: j'ai mal pour toi de ce que tu en sois arrivée à l'insensibilité pour te protéger. J'ai passé une période comme ça aussi entre 19 et 29 ans. D'ailleurs j'avais froid tout le temps et je serrais tellement les dents que mes machoires étaient douloureuses. Puis j'ai fait de la bioénergie et la vie à gagnée.

UMA

Écrit par : Umanimo | 28/11/2007

Oui Uma on est toujours dans la mauvaise moitié.

Tiens, Pierre Desproges a dit : L’ennemi est con, il croit que c’est nous l’ennemi alors que c’est lui ...


Pour les e**erdeurs c'est pareil! Voire pire!

Allez, courage! ;-))

Aquar-elle

Écrit par : Aquar-elle | 29/11/2007

Bonjour, je viens ici par un rebond depuis Ardalia. Je suis stupéfait par la richesse de ton blog (je tutoie pour faire branché-paraît-il-). Je n'ai pas tout visité car je ne suis pas un as du volant internautique...Suis séduis par ton approche de l'art, de la peinture et des arts plastiques, par les liens crées, le graphisme. Bravo !

Pour revenir à ton dernier propos: il paraît que la colère n'est pas bonne conseillère...alors...sourire..

J'ai aimé dans "Je me souviens" ce souvenir de rotatives. Puisque tu es à Marseille, fais l'expérience suivante (enfin si l'on peut encore se balader sans risque en ville) que j'ai vécue il ya quelques années : pointe-toi vers les 2-3h du mat' (heure à verifier) au siège de La Marseillaise. Ils imprimaient encore La Marseillaise et l'Hérault du Jour avec des rotatives en continu qui font un bruit d'enfer. Cela s'agite dans tous les sens avec les relecteurs, les cadreurs, les plieurs et les piles de journal frais qui sortent de l'imprimerie comme le pain du four. J'avais été vraiment ému par cette vision du labeur de ces hommes, ici de conviction. Je ne sais pas si l'imprimerie fonctionne toujours ainsi, j'avais pu rentrer sans problème alors que je ne connaissais personne. Courage et bon vent pour tes jours à venir. Rob.

Écrit par : Roberto | 29/11/2007

Salut Roberto et bienvenu.

Merci des compliments, ça fait toujours plaisir. J'espère que ça te donnera envie de revenir de temps en temps.
Pour ce qui est des dessins malheureusement, j'ai peu de temps et une panne d'inspiration, donc il risque d'y en avoir peu dans l'avenir.

A quelle époque à peu près as-tu fait l'expérience des rotatives à La Marseillaise? Ca me fait plaisir que ça se passe toujours comme ça. C'est le seul journal de Marseille qui est resté au même endroit qu'avant.
A l'époque dont je parle dans ma note souvenir, il y avait trois journaux à Marseille: La Marseillaise donc, journal communiste, Le Provençal, journal socialiste et Le Méridional, journal de droite. Tous les trois avaient leurs locaux au même endroit dans un rayon de 200 métres.
Puis Le Méridional a été absorbé par Le Provençal et c'est devenu La Provence. Auparavant Le Provençal avait déjà quitté ses locaux du centre ville pour aller plus loin, dans des bureaux plus grands.
Il ne reste donc plus que La Marseillaise pour tenir le flambeau du journalisme marseillais comme il était du temps de mon père.
Par contre, je ne suis pas sûre que j'aurai le courage d'aller me balader à 2/3 heures du matin dans ce coin là pour une bouffée de nostalgie rotativesque.

UMA

Écrit par : Umanimo | 30/11/2007

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