Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/09/2007

Taille

Quand on est "hors normes", il n'est pas évident de se vêtir et de se chausser. Je m'en rends compte quotidiennement.

Il y a quelques années (je ne sais pas où ils en sont) il y a eu une grande campagne pour mesurer les français et réajuster les tailles des vêtements avec le changement de corpulence de la population française qui a pas mal évoluée en quelques décennies.

C'est une bonne chose, mais ...

Un exemple. Tu prends deux personnes: une grande et maigre et une petite et grosse. Tu les mesures et tu fais la moyenne de ces mesures. Puis tu fabriques un vêtement avec ces mesures moyennes. Quel sera le résultat? Un vêtement qu'aucune de ces deux personnes ne pourra porter.

Tout ça pour dire que cette campagne de mesure ne résoudra pas le problème des "hors normes". Elle va juste changer la norme qui n'était plus adaptée, mais qui restera la norme.

Il faudrait en fait pour chaque vêtement fabriquer trois longueurs pour la même largeur. Dans le magasin Mark et Spencer qui a existé quelques années à Marseille on trouvait des pantalons comme ça. Le magasin n'existe plus.

Certes, il y aurait plus de longeurs moyennes que de grandes ou de petites, mais les grands, les petits, les maigres, les gros trouveraient de quoi se vêtir sans devoir reprendre leurs vêtements ou allait payer plus cher dans des magasins spécialisés.

Pour les chaussures, j'ai le même problème. J'ai le pied large. Si bien que pour être à l'aise dans mes baskets, je dois acheter une pointure plus grande que ce dont j'ai besoin. Sinon, j'ai le pied serré. Et bien entendu pour trouver au rayon femme, ça n'est même pas la peine que j'y pense. Ceux ou celles qui ont le pied plutôt plus étroit ont le même problème à l'inverse.

Pour les soutifs, c'est encore la même histoire. A une époque, lassée de chercher sans trouver, je me les faisais. Mais c'était long et fastidieux. Puis j'ai cherché une autre solution et n'ai trouvé que les brassières de sport dans les magasins de sport. Pas vraiment top, mais c'était tout ce qui m'allait. Heureusement avec Internet, j'ai enfin résolu mon problème et j'ai trouvé un site qui fait toutes les tailles de bonnets avec toutes les tailles de tour de torse. Enfin aprés des années de brassières, je porte un vrai soutien-gorge. C'est un plaisir que j'avais quasiment oublié.

Bref, j'envie les gens qui peuvent entrer dans un magasin et choisir ce qu'ils veulent sans trop de poser de questions de taille. Ils ont aussi souvent le choix de la couleur que je n'ai pas vraiment. Je prends ce que je trouve, déjà bien contente de trouver quelque chose.

28/09/2007

Questionnaire

Voici longtemps que je n'avais pas volé un questionnaire quelque part sur un blog. Cette fois ci c'est chez sel (il me semble que c'est souvent chez sel que je pique les questionnaires) qui elle l'a piqué chez une patate. Très culinaire tout ça. Patate au sel, c'est bon en plus.

Bref, le voici:

Quel peintre vous aurait pris pour modèle?

Rubens sans hésiter. Non que j’apprécie particulièrement ce peintre, mais c’est celui qui met le plus de gras au centimètre carré sur ses personnages féminins, ce qui correspond tout à fait à mon physique. 

Quel auteur aurait écrit le roman de votre vie?

Maupassant ? Ou un auteur comique qui sait raconter des horreurs et tristesses en vous faisant rire. J’aimerai avoir ce talent pour raconter ma vie.

Quel groupe pourrait faire une chanson sur vous?

Pourquoi un groupe ? Moi je verrais Brel dans ses chansons ironiques (genre les remparts de Varsovie pour ceux qui connaissent). 

Quel metteur en scène filmerait le mieux votre vie?

Fellini.

Quel compositeur pourrait composer pour vous?

Mozart. Je me sens assez proche de ce compositeur parce que c’est quelqu’un qui avait un heureux caractère, mais qui en a bavé dans sa vie et qui était aussi mélancolique à cause de ça.

Quel ustensile de cuisine seriez-vous?

Une petite cuillère parce que la majorité de ce que j’aime manger se mange à la petite cuillère (les yaourts, miam).

Quel ingrédient de plat unique seriez-vous?

La graine de couscous. J’adore ce plat et de plus il est tout à fait équilibré dans sa composition.

Quelle pièce de la maison seriez-vous?

J’hésite entre le bureau et la chambre. L’idéal : une chambre-bureau.

Quel meuble seriez-vous?

Un lit ou une bibliothèque. Un lit-bibliothèque ?

Quel jeu de société seriez-vous?

Le Trivial Pursuit. Ce que nous avons pu rire ma sœur et moi en jouant à ce jeu ! 

Quel moyen de transport seriez-vous?

Le train. Mais le train comme on faisait avant avec les compartiments. Je déteste les trains de maintenant, on a l’impression d’être dans un autobus. Plus aucun charme.

Quelle ville seriez-vous?

Marseille : grande gueule, mais secrète.

Quel musée seriez-vous?

Le musée de la céramique à Marseille. Ou un autre musée de la céramique plus complet avec toute l’histoire de la céramique (je ne sais pas si ça existe).

Quel pays rêvez-vous de visiter?

Chine, Canada ? Mon cœur balance.

25/09/2007

Youki, Youkette et compagnie

De l'âge de 4 ans à celui de 25 ans, j'ai vécu au même endroit, un appartement dans un immeuble construit en 1960, puisqu'il était tout neuf quand nous y sommes arrivés.

Mes voisins étaient un couple de vieux. Je ne sais quel âge ils avaient à notre arrivé, mais je pense dans les 60 ans, puisque 25 ans après la femme avait dans les 85. A mes yeux de fillette c'était un âge déjà canonique. Lui était à la retraite (il devait être un peu plus vieux que sa femme) et elle n'avait jamais travaillé.

Il était grand et maigre, très courbé et souffrait d'hémophilie. Je l'ai d'ailleurs vu partir plusieurs fois avec les pompiers à cause de ça.

Elle était petite et menue, une souris. Elle mettait une épaisse couche de fond de teint et de poudre pour replâtrer son visage ridée et je détestais lui faire la bise.

Il avaient un chien ou plutôt des chiens, toujours les mêmes, des loulous de Poméranie. Ils s'appellaient tous Youki. Dès qu'un mourrait, ils en rachetaient un autre et ils lui donnaient le même nom. Une fois ils ont eu une chienne et ça a été Youkette. Il m'est arrivé d'aller promener ces horreurs et je n'étais pas spécialement fière de le faire. Ce poil blanc, long, était toujours sale surtout vers l'arrière où les déjections s'accrochaient parfois.

a49ec3383c7c915c996bb94b5c2a5e2e.jpg
Voici une photo trouvée sur le net. Dans mon souvenir le poil était plus long, mais peut-être en existe-t-il plusieurs sortes. 

Chez eux, ça sentait le renfermé, le chien pas propre et la poudre de riz dont elle se couvrait. Il m'arrivait de devoir y aller une heure ou deux lorsque j'avais oublié mes clefs (ce qui m'arrivait souvent) et que je me retrouvais à la porte de chez moi.

Les trois pièces étaient pleines comme un oeuf de meubles et de bibelots, on avait peine à s'y bouger. Ils avaient une horloge qui sonnait Big Ben tous les quart d'heure.

Lorsque je fus un peu plus grande, à l'adolescence, le vieux mourrut.

Le vieux avait un frère célibataire qui habitait dans l'Ariège. Il vint pour l'enterrement et logea chez la vieille. Il resta quelques temps, puis tous les deux décidèrent que ce serait mieux de réunir leur solitudes. Ou plutôt le frère pensa qu'il faisait ainsi une bonne action en tenant compagnie à sa belle-soeur.

Ces deux personnes ne s'entendaient pas. Elles passaient leur temps à se disputer et nous prenaient chacune comme confidents de leurs conflits. Chacun estimant que l'autre avait sale caractère et était impossible à vivre.

Quand il en avait trop marre le beau-frère retournait chez lui dans l'Ariège. Puis il revenait et ça recommençait.

Je ne sais pas comment ça s'est terminé. Nous avons quitté cet appartement et perdus de vue les voisins. 

24/09/2007

Le Pot au Feu

Perrette dans sa tête voulant un pot au feu
Bien dosé dans une marmite  
Pensait le cuisiner déjà depuis la veille
Légère et court vêtue elle allait de ce pas ; 
Au super du quartier et même de la ville, 
La CB dans le sac et poussant son caddie.
Notre ménagère ainsi roulant 
Comptait déjà dans sa pensée 
Le prix de la viande et aussi des légumes 
Achetait une livre de bœuf, des poireaux,
Des carottes, des patates et des clous de girofle 
Il m'est, disait-elle, facile,
De trouver ces ingrédients et à prix raisonnable 
Vraiment je ne serais point habile,
S’il ne m’en reste assez pour avoir un dessert.
Le bœuf à bouillir vaut souvent peu de sous
Il était l’autre mois de valeur raisonnable  
J’aurai, le dégraissant, du bouillon bel et bon.
Et qui m'empêchera de mettre sur la table, 
Vu le prix dont il est, un bel os et sa mœlle, 
Que je verrais trôner au milieu du plateau.
Perrette là-dessus arrive au rayon viande 
Ah, les prix ont flambés ; adieu le pôt au feu !
Adieu : bœuf, os, moelle, bouillon !
La dame de ces lieux quittant d’un air marri,
Le supermarché devenu onéreux
Va préparer à son mari
Des nouilles au beurre sans bouilli.
Le récit en face je vous fis  
On l'appela le Pot au feu.

 

L'original disponible ici.

16:25 Publié dans Imaginaire | Lien permanent | Commentaires (2)

20/09/2007

La traversée du Rubicon

Mes vacances d’enfant et même d’adolescente, jusqu’à l’âge adulte il n’y a pas si longtemps se sont toujours passées dans un petit village, un hameau plutôt, des Pyrénées Orientales.

82810346facf60789e24949951f11afb.jpgLà se trouvait la maison familiale de ma mère et jusqu’en 2000, année où elle l’a vendu j’y suis allée presque chaque année y passer de une à quatre semaines.

En contrebas de ce hameau, il y a un barrage, construit dans les années 30. Mon grand-père a participé à sa construction en tant que maçon.

Cette retenue d’eau est alimentée essentiellement par l’Aude à ses débuts.

Une année, j’avais 20 ans à peu près, ils ont vidés entièrement le barrage. Probablement pour des travaux sur le mur et peut-être aussi nettoyer un peu la vase qui s’accumule. C’était curieux de voir cet endroit que je voyais habituellement couvert d’eau et qui n’était plus que couvert de vase. A milieu coulait l’Aude, ayant retrouvée son lit.

On voyait encore les limites des anciens champs par des alignements de cailloux.

Il me pris l’idée un jour d’aller au gros village qui se trouve à 5 km de là, non en passant par la route, mais en traversant la plaine, ce qui raccourcissait pas mal la balade.

J’ai commencé à patauger dans la boue qui par endroit n’était pas tout à fait sèche. Puis je me suis retrouvée devant la rivière à traverser. Elle était assez large, mais peu profonde.

J’ai enlevé mes chaussures et retroussé mon pantalon en me disant que ce serait facile.

L’eau m’arrivait environ à la moitié des mollets, ce qui est peu. Mais le problème c’est qu’elle était froide, très froide et surtout le courant était très rapide et le fond tapissé de grosses pierres.

Ce fut un moment d’angoisse, à me demander si j’arriverais de l’autre côté sans tomber dans l’eau et être emportée, tant la force du courant était importante, poussant sur mes jambes. J’avançais chaque jambe avec précaution, posant le pied le plus sûrement possible avant de pouvoir soulever l’autre jambe et recommencer.

De l’autre côté c’était un bourbier où j’ai pataugé longtemps avant de pouvoir m’en sortir.

 

Je n’ai pas parlé de mon aventure à mes parents ni ce jour là ni depuis. Il y a des choses dont on préfère ne pas se vanter.

 

16/09/2007

Visite dans un club aquario

Samedi, je suis allée à la bourse aux poissons de Marseille qui se tient chaque année mi-septembre. Elle est organisée par un des clubs aquariophile de la ville. Pas celui dont je fais partie, l'autre.

Il y avait peu de monde à la bourse, alors que d'habitude c'est la cohue, effet rugby sans doute.

Nouveauté cette année pour moi: je suis enfin allée visiter le club organisateur et j'y ais fait quelques photos dont je vous fais profiter.

Deux vues d'ensemble:






A l'entrée le bac des "gros américains":




A l'entrée aussi, un bac où j'ai vu essentiellement des tropheus:




Deux bacs Malawi:






Un bac Tanganyika:




Un autre avec surtout des frontosa:




Le gros mâle n'aime pas qu'on le prenne en photo:




Un autre bac d'américains avec pas mal de scalaires:




Le bac des Oscars:




Portraits d'Oscars:










Quelques "gros américains", sont balèzes ceux là, par contre, je ne connais pas les noms:











 

14/09/2007

Coupable d'être née

Comme chaque mois le rendez-vous avec mon médecin dure une heure, une heure de discussion sur la mort de mon mari et sur tout ce que cela implique pour moi. Ca va même au-delà. Sur la vie en général, la mienne bien sûr. C’est moi le patient, c’est donc à moi qu’on s’intéresse pendant cette heure là.

« Il y a beaucoup de souffrance dans votre vie » m’a-t-il dit cette fois ci en me regardant de son regard aigu qui sait si bien débusquer ce qu’il y a derrière les mots et le vécu.

Un mot s’est imposé alors à moi : « c’est parce que je suis coupable, coupable d’être née ». Coupable d’être née d’abord et d’être née fille surtout. Ma mère attendait un garçon. Après une fille (ma sœur aînée) je ne pouvais être qu’un garçon. Tout avait été choisi en fonction : le prénom, les vêtements (il n’était pas question alors d’habiller une fille avec des vêtements de garçon qui étaient différents non seulement par la couleur, mais par la forme, impossible de mettre une barboteuse à une fille par exemple). A ma naissance tout à dû être donné et racheté. Difficile pour un jeune ménage ayant si peu de ressources.

J’étais donc coupable dès la naissance. De plus comme je suis arrivée trop vite après ma sœur (nous avons 18 mois de différence), ma mère n’avait pas trop de temps à me consacrer. Ma sœur, avec ses 18 mois, lui prenait tout son temps. « Je te laissais dans ton berceau tout le temps et tu étais très sage. Les gens me disaient : mais sortez là un peu de là dedans, mais puisque tu étais si sage, ce n’était pas la peine».

Coupable, j’avais donc bien compris qu’il ne fallait pas trop signaler ma présence. Etre sage, invisible, passer inaperçue.

Par la suite, j’ai vécu dans mon monde, l’autre, le « vrai » monde, n’ayant pas envie que j’existe, j’en avais un autre, à moi, où j’existais, où j'étais bien, acceptée.

Enfant j’étais distraite, très distraite (ça n’a pas beaucoup changé, bien que je me fasse violence pour l’être moins), tout simplement parce que je vivais dans cet autre monde beaucoup moins hostile et m’aimant comme j’étais. Mes souvenirs de la réalité sont parcellaires et peu importants par rapport aux souvenirs de ce monde imaginaire.

Coupable d’être née, je devais être punie et donc souffrir pour expier. Alors ma vie est pleine de souffrance. Et la mort de mon mari en est une de plus.