La fourmi et la cigale

Heureusement que mon mari était un peu fourmi. Cela permet à la cigale que je suis de passer l'hiver de son absence sans trop de difficultés.

"Mourir cela n'est rien, ...

... mourir la belle affaire, mais vieillir, ah, vieillir!"

Pour ceux et celles qui n'ont pas une culture Brelesque avancée, cette phrase ne dit peut-être rien. C'est le refrain d'une des chansons de Brel que je préfère (il y en a pas mal que je préfère en fait et quelques rares que je n'aime pas du tout).
Bon, on comprend ce qu'il veut dire par là. La mort n'est rien, c'est la déchéance de la vieillesse qui est dure à vivre. Même si je comprenais cette phrase, je ne la ressentais pas il y a quelques années. Mais maintenant, en voyant ma mère vieillir (mal) et en vieillissant moi même, je la ressens profondément.

J'ai perdu mon père il y a pas loin de 13 ans. Il est mort comme on dit "en pleine santé". Bien sûr à son âge (71 ans) il avait des petits problèmes physiques inévitables. Mais c'était quelqu'un de très actif qui passait toutes ses journées à bricoler. Il a fait énormément de choses dans la maison qu'ils avaient acheté à Marseille (et où ma mère vit toujours) et encore plus dans la maison de famille des Pyrénées.

En 14 années (de sa retraite à sa mort) il a transformé une vieille baraque de village, sans salle de bain, ni cuisine digne de ce nom, avec des pièces pas très fonctionnelles, 2 chambres bricolées au grenier, un seul WC au rez-de chaussée (et encore il y avait un WC, installé par mon grand-père, ce qui n'était pas le cas de la plupart de ces maisons, on allait dans l'étable ou dehors) en maison avec 1 salle de bain et 1 WC à chaque étage, 4 vraies chambres, une grande salle avec une grande cuisine attenante et un rez de chaussée servant d'atelier.
Bien sûr, il n'a pas fait le gros oeuvre tout seul (cheminée, dalle pour la cuisine, redressement d'un mur qui s'écroulait), mais tout le reste c'est lui.
Il est mort un dimanche soir après avoir posé un robinet dans le garage dans l'après-midi. Comme ça, d'un coup, probablement d'une rupture d'anévrisme.

Et puis, je vois ma mère qui se dégrade, qui perd la tête, qui a plein de douleurs et je me dis que la mort de mon père, même si elle fut un choc pour nous, c'est une belle mort. Une mort comme on s'en souhaite. En tout cas, comme je me souhaite, pas trop vieille et pas trop dégradée. Juste assez vieille pour avoir accompli quelques trucs: finir de mener ma fille vers l'âge adulte et l'indépendance, pondre encore quelques oeuvres. Et c'est tout. Après ça: rideau.

Amoureux transi

Ma fille a un amoureux transi.

C'est un ex petit copain, le deuxième qu'elle a eu (le premier c'était à 10 ans) début 2007 alors qu'elle avait 13 ans. Ils ne sont pas restés ensemble très longtemps. Les petits copains, ça défile depuis cette époque, deux mois étant une looooongue liaison.

Mais il contine de s'accrocher. Il vient souvent sonner à la porte pour voir si elle est là. Elle n'est presque jamais là et aujourd'hui encore, je l'ai vu à ma porte.

-"F. est là?" 

-"Non, elle est partie jusqu'à la fin de la semaine"

-"Ah, merci."

Et il s'en repart sur son VTT, mollement. Je l'appelle "Le mollusque". Déjà à l'époque où ils étaient ensemble, je l'appellais "Le mollusque". C'est un espèce de grand dadais à cheveux longs, un visage long comme un jour sans pain et jamais souriant et l'énergie d'un escargot rhûmatismal en phase terminale.

J'ai dit à ma fille de lui dire de ne plus venir m'importuner. Je lui ais dit moi même directement, mais rien à faire, il s'accroche.

Ce n'est pas très charitable, mais je ne peux m'empêcher de penser que ma fille venge l'adolescente timide et délaissée que j'étais, en faisant courir tous les mâles de son âge.

Surréaliste

Un mois avant la mort de mon mari, nous avons acheté une nouvelle voiture et donné la notre à sa fille.

Elle a mis deux mois (ou plus, je ne sais pas exactement quand elle l'a fait) pour faire changer la carte grise.

Quelques jours après sa mort, elle s'est fait flasher deux fois sur l'autoroute à 5 minutes l'une de l'autre. Si bien que la contravention et le retrait de points sur le permis sont arrivés au nom de mon mari, mort depuis plusieurs semaines. Je lui ais transmit tout ça et, soi disant, elle a fait le nécessaire. Je ne sais pas si c'est exact ou pas, mes relations avec elle étant quasi inexistantes depuis cette époque.

Or, je viens de recevoir un courrier me signifiant que un des deux points retirés venaient d'être réattribués à mon mari. J'ai dit à voix haute: "tiens, mon chéri, soit content, tu as à nouveau 11 points sur ton permis". Je suppose que le courrier m'annonçant qu'il a à nouveau ses 12 points ne va pas tarder.

L'administration, c'est surréaliste parfois. 

On ne peut pas être partout

Comme je me suis faite avoir par le blog phénomène, voila que je suis en train de me faire avoir aussi par les jeux multijoueurs en ligne.

Et là aussi, je ne l'ai pas vu venir. Ca commence par un message sur un forum que je fréquente (forum aquariophile): "tenez allez voir ce jeu, Travian, c'est sympa".

J'y vais, je m'inscris, puis je laisse tomber. J'y comprends pas grand chose et puis ça m'intéresse moyen. J'en oublie même le mot de passe jusqu'à ne plus pouvoir me reconnecter à mon compte.

Peu de temps après, une autre personne dit: "ils vont ouvrir un nouveau serveur, ce serait sympa de jouer en tant que membres du forum en formant une alliance entre nous, il faut s'inscrire tel jour à telle date et ça commence deux jours après".

Je dis: "tiens, ça me plairait bien de jouer avec vous, mais j'ai peu de temps à y consacrer et je crains, dans une alliance d'être un boulet, et de ne pas servir à grand chose" . On me répond: "c'est pas grave, tente quand même, on n'est pas obligé d'être tous aussi motivé".

Bon, OK, j'essaye. Sur le nouveau serveur, je crée un nouveau compte et depuis ...

... ce jeu me passionne. Je me suis laissé entrainer et j'y passe presque tous les moments que je passe sur Internet, habituellement sur les blogs (je les parcours toujours, mais au pas de charge) ou divers forums (je lis en diagonale, sauf le forum aquariophile).

En fait, je crois que ce qui me plait dans ce jeu, c'est à la fois de construire un village, mais aussi de faire partie d'une équipe. Et encore de "commencer" quelque chose. Il parait que c'est très Bélier ça. Les Béliers adorent débuter un truc et je sais que je suis comme ça. Après il est possible que ça me lasse et que j'arrête, mais, le début, ça m'éclate.

C'est pour ça que je vous néglige un peu en ce moment, chers lecteurs et trices. C'est la faute à Travian! 

Deblog note

Deblog comme debriefing et note comme ... note tiens! 

Je me suis laissée prendre au piège du blog centrée sur ma petite personne (narcissique comme dirait Ardalia) et je ne l'ai (presque) pas vu venir.
Au début, j'ai ouvert un blog comme ça, juste pour voir ce que c'était. Je n'avais aucune idée de ce que j'allais y mettre. D'ailleurs, je le dis dans la toute première note du tout premier blog que j'ai ouvert (voir ici).

Puis j'ai eu l'idée d'y mettre d'anciens dessins se trouvant sur un rouleau de papier, rouleau que j'ai fait l'année de mon diplôme aux Beaux-Arts . Et de dessins en dessins, j'ai commencé à insérer des notes plus personnelles.

En déménageant sur 20six qui était une vraie communauté alors et la meilleure plate-forme de blogs du temps, j'ai rencontré plein de gens intéressants et, du coup, mes notes se sont diversifiées, mais sont devenues plus souvent personnelles que dessinées.

Puis les évènements douloureux que j'ai vécu l'année dernière ont encore renforcé cette tendance. Il est bon de dire son mal et de trouver chez les autres des échos de sympathie qui mettent du baume sur un chagrin qui semble inépuisable.

Et voila comment on se retrouve à se raconter encore et toujours et à se regarder le nombril avec plaisir et complaisance devant tout le monde.

Enfin, pas tant de monde que ça heureusement, mais théoriquement oui devant tous les humains pouvant se connecter sur Internet. 

Journée de paresse

Je me suis dit: "je vais consacrer une journée entièrement à NE RIEN FAIRE". Donc, normalement c'était aujourd'hui.

Au programme: buller du matin au soir.

Et bien, voici le bilan à cinq heures trente de l'après-midi: après avoir étendu une lessive, je suis en train de finir une série de santons. Bref, comme on voit, c'est raté. J'ai quand même résisté à l'appel de l'aspirateur et le désordre régne dans la maison, mais je n'ai rien rangé.

La paresse est un long et dur combat qui n'est pas gagné d'avance .